Rêver tout haut écrire le deuil

« Une nouvelle page à écrire » : briser l’isolement en écrivant le deuil

L’association Rêver tout haut propose une approche unique et sensible : faire de l’écriture un espace de partage collectif pour les personnes endeuillées.

Parler du deuil reste l’un des plus grands tabous de notre société. L’association Rêver tout haut, soutenue par Kalivi dans le cadre de la 10e édition de l’appel à projets contre l’isolement, propose une approche unique et sensible : faire de l’écriture un espace de partage collectif pour les personnes endeuillées. Un projet à la fois profond et lumineux, qui permet de rompre la solitude liée au deuil et de recréer des liens, au cœur des territoires ruraux.

Des mots pour panser le manque

logo Rêver tout hautAvec le projet « Une nouvelle page à écrire », l’association Rêver tout haut part d’une conviction : les mots peuvent aider à traverser l’épreuve du deuil, non pas en gommant la douleur, mais en lui offrant un espace d’expression partagé. Depuis septembre 2024, des ateliers d’écriture se sont ainsi tenus à La Pimenterie, à Saint-Point, réunissant des dizaines de personnes aux parcours de vie variés, venues parfois de plusieurs dizaines de kilomètres.

 

Ces ateliers ne sont pas de simples moments d’écriture : ce sont des espaces enveloppants, où chacun est libre de dire ou de taire, de lire ou de garder ses mots pour soi. Autour de l’écriture, d’autres pratiques artistiques se sont invitées : collages, lino-gravure, jeux d’images… toujours dans une ambiance bienveillante, facilitée par Valérie Gaudissart, autrice et art-thérapeute. Une convivialité appréciée de tous autour de gâteaux maison ou soupes chaudes pour accompagner ces instants intimes et créatifs.

 

Pour beaucoup de participants, ces ateliers sont devenus un point d’ancrage, un espace de respiration dans le parcours souvent long et solitaire du deuil.

Un projet pensé pour s’adapter aux réalités du territoire

L’une des forces de ce projet réside dans sa souplesse d’organisation : horaires variables, alternance semaine et week-end, accompagnement aux transports pour les personnes qui ne conduisent pas… tout est pensé pour lever les freins à la participation, notamment en milieu rural.

 

La diversité du public en témoigne : des personnes de 25 à 80 ans, une moitié de retraités, certains habitants du Clunysois, d’autres du Beaujolais ou du Charolais. Trois profils se dessinent :

  • Des participants qui trouvent apaisement dès une ou deux séances,
  • D’autres qui viennent très régulièrement,
  • Certains qui participent ponctuellement, en fonction de leurs disponibilités ou de leur cheminement personnel.

 

Tous ont en commun ce besoin de rompre l’isolement émotionnel, celui qui isole même quand on est entouré, lorsque le deuil devient un poids qu’on doit partager.

Des mots pour dire, des liens pour continuer

Les témoignages des participants disent avec force ce qu’aucune statistique ne pourrait exprimer. Ils parlent de soulagement, de reconnexion à la vie, de reconquête d’une parole personnelle dans un cadre collectif sécurisant.

 

« A Saint-Point, ce partage de groupe centré sur le deuil, la mort avec les écrits de chacun, aide à avancer. Pour ma part, il a été très bénéfique et ces ateliers m’ont aidée et permis de passer une étape dans ce deuil récent. »

 

« Il est unique de pouvoir partager le vécu du deuil avec d’autres personnes, et c’était apaisant pour moi de savoir qu’il existait un espace où pouvoir donner sa juste place à ce vécu. Pouvoir écrire en collectif, avec des exercices soigneusement choisis, et avoir accès aux textes des autres participant.es a été très riche, et a contribué à briser un isolement. Merci. »

 

« Ces partages de tranches de vies dans la confiance et la simplicité sont d’une grande richesse. Troublants, éblouissants de sincérité, remuants, ils sont la signature de notre humanité et de la valeur de chacun d’entre nous. Je dis et redis ma chance de votre rencontre, au milieu de ces années si difficiles. »

 

Ce projet dépasse l’écriture : il fabrique du lien. Certains participants ont tissé des amitiés, des réseaux de covoiturage se sont spontanément organisés, et des projets communs émergent, comme la création d’un livre collectif autour de ces textes.

Un projet ancré dans la durée grâce au soutien de Kalivi

Kalivi a choisi d’accompagner Rêver tout haut sur trois années (2024-2027) dans le cadre de son appel à projets contre l’isolement des personnes âgées. Ce soutien sur le long terme permet à l’association de pérenniser et d’élargir son action :

  • en poursuivant les ateliers à Saint-Point avec les personnes déjà engagées,
  • en développant de nouveaux formats sur d’autres territoires (Charolais-Brionnais, Bassin Minier),
  • en expérimentant d’autres formes artistiques pour toucher un public plus large, notamment ceux qui n’oseraient pas écrire.

 

Avec ce maillage progressif, « Une nouvelle page à écrire » ambitionne de devenir un repère sur ces territoires, un espace ressource où chacun peut venir déposer sa parole dans un cadre bienveillant.

Quand le collectif redonne souffle à l’intime

Le projet « Une nouvelle page à écrire » montre avec sensibilité que l’isolement ne se résume pas à un manque de contacts, mais peut -être aussi une solitude intérieure. En offrant un espace d’expression libre, collectif et artistique, Rêver tout haut contribue à transformer cette solitude, en cheminant à son rythme, à travers les mots et les rencontres.

 

C’est exactement ce que Kalivi souhaite soutenir : des actions concrètes qui replacent la parole, la créativité et le lien au cœur du bien vieillir. Un projet exemplaire, qui démontre que le collectif reste l’un des meilleurs remèdes aux épreuves de la vie.

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